[NB : La pagination marquée correspond à celle de l'édition dite Prior-Belaval de l'Esquisse parue à Paris, chez Vrin, en 1970.]
CONDORCET
ESQUISSE
date de rédaction : 1793-1794
[104]
SEPTIÈME ÉPOQUE
Depuis les premiers progrès des sciences,
lors de leur
restauration dans l'Occident,
jusqu'à l'invention de l'imprimerie.
Plusieurs causes ont contribué à rendre, par degrés, à l'esprit humain cette énergie, que des chaînes si honteuses et si pesantes semblaient devoir comprimer pour toujours.
L'intolérance des prêtres, leurs efforts pour s'emparer des pouvoirs politiques, leur avidité scandaleuse, le désordre de leurs moeurs, rendu plus révoltant par leur hypocrisie, devaient soulever contre eux les âmes pures, les esprits sains, les caractères courageux. On était frappé de la contradiction de leurs dogmes, de leurs maximes, de leur conduite, avec ces mêmes évangiles, premier fondement de leur doctrine comme de leur morale, et dont ils n'avaient pu cacher entièrement la connaissance au peuple.
Il s'éleva donc contre eux des réclamations puissantes. Dans le midi de la France, des provinces entières se réunirent pour adopter une doctrine plus simple, un christianisme plus épuré, où l'homme, soumis à la divinité seule, jugerait d'après ses propres lumières, de ce qu'elle a daigné révéler dans les livres émanés d'elle.
[105] Des armées fanatiques, dirigées par des chefs ambitieux, dévastèrent ces provinces. Les bourreaux, conduits par des légats et des prêtres, immolèrent ceux que les soldats avaient épargnés. On établit un tribunal de moines, chargé d'envoyer au bûcher quiconque serait soupçonné d'écouter encore sa raison.
Cependant, ils ne purent empêcher cet esprit de liberté et d'examen de faire sourdement des progrès. Réprimé dans le pays où il osait se montrer, où plus d'une fois l'intolérante hypocrisie alluma des guerres sanglantes, il se reproduisait, il se répandait en secret dans une autre contrée. On le retrouve à toutes les époques, jusqu'au moment où, secondé par l'invention de l' imprimerie , il fut assez puissant pour délivrer une partie de l'Europe du joug de la cour de Rome.
Déjà il existait même une classe d'hommes qui, supérieurs à toutes les superstitions, se contentaient de les mépriser en secret, ou se permettaient tout au plus de répandre sur elles, en passant, quelques traits d'un ridicule rendu plus piquant par un voile de respect, dont ils avaient soin de le couvrir. La plaisanterie obtenait grâce pour ces hardiesses, qui, semées avec précaution dans les ouvrages destinés à l'amusement des grands ou des lettrés, mais ignorés du peuple, ne réveillaient pas la haine des persécuteurs.
Frédéric II fut soupçonné d'être ce que nos prêtres du XVIIIe siècle ont depuis appelé un philosophe. Le pape l'accusa, devant toutes les nations, d'avoir traité de fables politiques les religions de Moïse, de Jésus et de Mahomet. On attribuait à son chancelier, Pierre Des Vignes, le livre imaginaire des Trois Imposteurs. Mais le titre seul annonçait l'existence d'une opinion, résultat bien naturel de l'examen de ces trois croyances, [106] qui, nées de la même source, n'étaient que la corruption d'un culte plus pur, rendu, par des peuples plus anciens, à l'âme universelle du monde.
Les recueils de nos fabliaux, le Décaméron de Boccace, sont pleins de traits qui respirent cette liberté de penser, ce mépris des préjugés, cette disposition à en faire le sujet d'une dérision maligne et secrète.
Ainsi, cette époque nous présente de paisibles contempteurs de toutes les superstitions, à côté des réformateurs enthousiastes de leurs abus les plus grossiers ; et nous pourrons presque lier l'histoire de ces réclamations obscures, de ces protestations en faveur des droits de la raison, à celle des derniers philosophes de l'école d'Alexandrie.
Nous examinerons si, dans un temps où le prosélytisme philosophique eût été si dangereux, il ne se forma point des sociétés secrètes, destinées à perpétuer, à répandre sourdement et sans danger, parmi quelques adeptes, un petit nombre de vérités simples, comme de sûrs préservatifs contre les préjugés dominateurs.
Nous chercherons si l'on ne doit point placer au nombre de ces sociétés cet ordre célèbre contre lequel les papes et les rois conspirèrent avec tant de bassesse, et qu'ils détruisirent avec tant de barbarie.
Les prêtres étaient obligés d'étudier, soit pour se défendre, soit pour couvrir de quelques prétextes leurs usurpations sur la puissance séculière, et se perfectionner dans l'art de fabriquer des pièces supposées. D'un autre côté, pour soutenir avec moins de désavantage cette guerre, où les prétentions s'appuyaient sur l'autorité et sur les exemples, les rois favorisèrent des écoles destinées à former les jurisconsultes, qu'ils avaient besoin d'opposer aux prêtres.
[107] Dans ces disputes entre le clergé et les gouvernements, entre le clergé de chaque pays et le chef de l'église, ceux qui avaient un esprit plus juste, un caractère plus franc, plus élevé, combattirent pour la cause des hommes contre celle des prêtres, pour la cause du clergé national contre le despotisme du chef étranger. Ils attaquèrent ces abus, ces usurpations dont ils cherchaient à dévoiler l'origine. Cette hardiesse ne nous paraît aujourd'hui qu'une timidité servile ; nous rions de voir prodiguer tant de travaux pour prouver ce que le simple bon sens devait apprendre : mais ces vérités, alors nouvelles, décidaient souvent du sort d'un peuple : ces hommes les cherchaient avec une âme indépendante ; ils les défendaient avec courage ; et c'est par eux que la raison humaine a commencé à se ressouvenir de ses droits et de sa liberté.
Dans les querelles qui s'élevaient entre des rois et les seigneurs, les premiers s'assurèrent l'appui des grandes villes, ou par des privilèges, ou par la restauration de quelques-uns des droits naturels de l'homme ; ils cherchèrent, par des affranchissements, à multiplier celles qui jouiraient du droit de commune. Ces mêmes hommes qui renaissaient à la liberté sentirent combien il leur importait d'acquérir, par l'étude des lois, par celle de l'histoire, une habileté, une autorité d'opinion qui les aidât à contre-balancer la puissance militaire de la tyrannie féodale.
La rivalité des empereurs et des papes empêcha l'Italie de se réunir sous un maître, et y conserva un grand nombre de sociétés indépendantes. Dans les petits états, on a besoin d'ajouter le pouvoir de la persuasion à celui de la force, d'employer la négociation aussi souvent que les armes ; et, comme cette guerre [108] politique y avait pour principe une guerre d'opinion, comme jamais l'Italie n'avait absolument perdu le goût de l'étude, elle devait être, pour l'Europe, un foyer de lumières, faible encore, mais qui promettait de s'accroître avec rapidité.
Enfin, l'enthousiasme religieux entraîna les occidentaux à la conquête des lieux consacrés, à ce qu'on disait, par la mort et par les miracles du Christ : et en même temps que cette fureur était favorable à la liberté, par l'affaiblissement et l'appauvrissement des seigneurs, elle étendait les relations des peuples européens avec les arabes ; liaisons que déjà leur mélange avec les chrétiens d'Espagne avait formées, que le commerce de Pise, de Gênes, de Venise, avait cimentées. On apprit la langue des arabes ; on lut leurs ouvrages ; on s'instruisit d'une partie de leurs découvertes ; et si l'on ne s'éleva point au-dessus du point où ils avaient laissé les sciences, on eut du moins l'ambition de les égaler.
Ces guerres, entreprises pour la superstition, servirent à la détruire. Le spectacle de plusieurs religions finit par inspirer aux hommes de bon sens, une égale indifférence pour ces croyances également impuissantes contre les vices ou les passions des hommes ; un mépris égal pour l'attachement également sincère, également opiniâtre de leurs sectateurs à des opinions contradictoires.
Il s'était formé en Italie des républiques dont quelques-unes avaient imité les formes des républiques grecques, tandis que les autres essayèrent de concilier avec la servitude, dans un peuple sujet, la liberté, l'égalité démocratique d'un peuple souverain. En Allemagne, dans le Nord, quelques villes, obtenant une indépendance presque entière, se gouvernèrent par leurs propres [109] lois. Dans quelques portions de l'Helvétie, le peuple brisa les fers de la féodalité, comme ceux du pouvoir royal. Dans presque tous les grands états, on vit naître des constitutions imparfaites, où l'autorité de lever des subsides, de faire des lois nouvelles, fut partagée, tantôt entre le roi, les nobles, le clergé et le peuple, tantôt entre le roi, les barons et les communes ; où le peuple, sans sortir encore de l'humiliation, était du moins à l'abri de l'oppression ; où ce qui compose vraiment les nations était appelé au droit de défendre ses intérêts, et d'être entendu de ceux qui réglaient ses destinées. En Angleterre, un acte célèbre, solennellement juré par le roi et par les grands, garantit les droits des barons, et quelques-uns de ceux des hommes.
D'autres peuples, des provinces, des villes même, obtinrent aussi des chartes semblables, moins célèbres et moins bien défendues. Elles sont l'origine de ces déclarations des droits, regardées aujourd'hui par tous les hommes éclairés comme la base de la liberté, et dont les anciens n'avaient pas conçu, ne pouvaient concevoir l'idée ; parce que l'esclavage domestique souillait leurs constitutions ; parce que, chez eux, le droit de citoyen était héréditaire, ou conféré par une adoption volontaire ; parce qu'ils ne s'étaient pas élevés jusqu'à la connaissance de ces droits inhérents à l'espèce humaine, et appartenant à tous les hommes avec une entière égalité.
En France, en Angleterre, chez quelques autres grandes nations, le peuple parut vouloir ressaisir ses véritables droits ; mais il était plus aveuglé par le sentiment de l'oppression qu'éclairé par la raison ; et des violences, expiées par des vengeances plus barbares, des pillages suivis d'une misère plus grande, furent le fruit unique de ses efforts.
[110] Cependant, chez les anglais, les principes du réformateur Wicleff avaient été le motif d'un de ces mouvements dirigés par quelques-uns de ses disciples, présage des tentatives plus suivies et mieux combinées que les peuples devaient faire sous d'autres réformateurs, dans un siècle plus éclairé.
La découverte d'un manuscrit du code de Justinien fit renaître l'étude de la jurisprudence, comme celle de la législation, et servit à rendre moins barbare la jurisprudence, même des peuples qui surent en profiter, sans vouloir s'y soumettre.
Le commerce de Pise, de Gênes, de Florence, de Venise, des cités de la Belgique, de quelques villes libres d'Allemagne, embrassait la Méditerranée, la Baltique et les côtes de l'océan européen. Leurs négociants allèrent chercher les denrées précieuses du Levant, dans les ports de l'Égypte, et aux extrémités de la mer Noire.
La politique, la législation, l'économie publique, n'étaient pas encore des sciences ; on ne s'occupait point d'en chercher, d'en approfondir, d'en développer les principes ; mais en commençant à s'éclairer par l'expérience, on rassemblait les observations qui pouvaient y conduire ; on s'instruisait des intérêts qui devaient en faire sentir le besoin.
On ne connut d'abord Aristote que par une traduction faite d'après l'arabe ; et sa philosophie, persécutée dans les premiers instants, régna bientôt dans toutes les écoles. Elle n'y porta point la lumière ; mais elle y donna plus de régularité, plus de méthode à cet art de l'argumentation, que les disputes théologiques avaient enfanté. Cette scolastique ne conduisait pas à la découverte de la vérité ; elle ne servait même pas à discuter, à bien apprécier les preuves ; mais elle aiguisait [111] les esprits : et ce goût des distinctions subtiles, cette nécessité de diviser sans cesse les idées, d'en saisir les nuances fugitives, de les représenter par des mots nouveaux ; tout cet appareil employé pour embarrasser un ennemi dans la dispute, ou pour échapper à ses pièges, fut la première origine de cette analyse philosophique, qui depuis a été la source féconde de nos progrès.
Nous devons à ces scolastiques des notions plus précises sur les idées qu'on peut se former de l'être suprême et de ses attributs ; sur la distinction entre la cause première et l'univers qu'elle est supposée gouverner ; sur celle de l'esprit et de la matière ; sur les différents sens que l'on peut attacher au mot de liberté; sur ce qu'on entend par la création; sur la manière de distinguer entre elles les diverses opérations de l'esprit humain, et de classer les idées qu'il se forme des objets réels et de leurs propriétés.
Mais cette même méthode ne pouvait que retarder dans les écoles le progrès des sciences naturelles. Quelques recherches anatomiques ; des travaux obscurs sur la chimie, uniquement employés à chercher le grand oeuvre ; des études sur la géométrie, l'algèbre, qui ne s'élevèrent ni jusqu'à savoir tout ce que les arabes avaient découvert, ni jusqu'à entendre les ouvrages des anciens ; enfin, des observations, des calculs astronomiques qui se bornaient à former, à perfectionner des tables, et que souillait un ridicule mélange d'astrologie ; tel est le tableau que ces sciences présentent. Cependant, les arts mécaniques commencèrent à se rapprocher de la perfection qu'ils avaient conservée en Asie. La culture de la soie s'introduisait dans les pays méridionaux de l'Europe ; les moulins à vent, les papeteries, s'y étaient établis ; l'art de mesurer le temps y avait [112] passé les limites où il s'était arrêté chez les anciens et chez les arabes. Enfin, deux découvertes importantes marquent cette même époque. La propriété qu'a l'aimant de se diriger vers un même point du ciel, propriété connue des chinois, et même employée par eux à guider les vaisseaux, fut aussi observée en Europe. On apprit à se servir de la boussole, dont l'usage augmenta l'activité du commerce, perfectionna l'art de la navigation, donna l'idée de ces voyages qui, depuis, ont fait connaître un monde nouveau, et permit à l'homme de porter ses regards sur toute l'étendue du globe où il est placé. Un chimiste, en mêlant le salpêtre à une matière inflammable, trouva le secret de cette poudre, qui a produit une révolution inattendue dans l'art de la guerre. Malgré les effets terribles des armes à feu, en éloignant les combattants, elles ont rendu la guerre moins meurtrière et les guerriers moins féroces. Les expéditions militaires sont plus dispendieuses ; la richesse peut balancer la force : les nations même les plus belliqueuses sentent le besoin de se préparer, de s'assurer les moyens de combattre, en s'enrichissant par le commerce et les arts. Les peuples policés n'ont plus à craindre le courage aveugle des nations barbares. Les grandes conquêtes, et les révolutions qui les suivent, sont devenues presque impossibles.
Cette supériorité, qu'une armure de fer, que l'art de conduire un cheval presque invulnérable, de manier la lance, la massue ou l'épée, donnait à la noblesse sur le peuple, a fini par disparaître totalement ; et la destruction de ce dernier obstacle à la liberté des hommes, à leur égalité réelle, est due à une invention qui semblait, au premier coup d'oeil, menacer d'anéantir la race humaine.
[113] En Italie, la langue était parvenue presque à sa perfection vers le quatorzième siècle. Le Dante est souvent noble, précis, énergique ; Boccace a de la grâce, de la simplicité, de l'élégance. L'ingénieux et sensible Pétrarque n'a point vieilli. Dans cette contrée, dont l'heureux climat se rapproche de celui de la Grèce, on étudiait les modèles de l'antiquité ; on essayait de transporter dans la langue nouvelle quelques-unes de leurs beautés ; on tâchait de les imiter dans la leur. Déjà quelques essais faisaient espérer que, réveillé par la vue des monuments antiques, instruit par ces muettes mais éloquentes leçons, le génie des arts allait, pour la seconde fois, embellir l'existence de l'homme, et lui préparer ces plaisirs purs dont la jouissance est égale pour tous, et s'accroît à mesure qu'elle se partage.
Le reste de l'Europe suivait de loin ; mais le goût des lettres et de la poésie y commençait du moins à polir les langues encore barbares.
Les mêmes causes qui avaient forcé les esprits à sortir de leur longue léthargie devaient aussi diriger leurs efforts. La raison ne pouvait être appelée à décider les questions que les intérêts opposés forçaient d'agiter : la religion, loin de reconnaître son autorité, prétendait la soumettre et se vantait de l'humilier ; la politique regardait comme juste ce qui était consacré par des conventions, par un usage constant, par des coutumes anciennes.
On ne se doutait pas que les droits des hommes fussent écrits dans le livre de la nature, et qu'en consulter d'autres c'était les méconnaître et les outrager. C'est dans les livres sacrés, dans les auteurs respectés, dans les bulles des papes, dans les rescrits des rois, dans les recueils des coutumes, dans les annales des [114] églises, qu'on cherchait les maximes ou les exemples dont il pouvait être permis de tirer des conséquences. Il ne s'agissait pas d'examiner un principe en lui-même, mais d'interpréter, de discuter, de détruire ou de fortifier par d'autres textes ceux sur lesquels on l'appuyait. On n'adoptait pas une proposition parce qu'elle était vraie, mais parce qu'elle était écrite dans un tel livre, et qu'elle avait été admise dans tel pays et depuis tel siècle.
Ainsi, partout, l'autorité des hommes était substituée à celle de la raison. On étudiait les livres beaucoup plus que la nature, et les opinions des anciens plutôt que les phénomènes de l'univers. Cet esclavage de l'esprit, dans lequel même on n'avait pas encore la ressource d'une critique éclairée, fut alors plus nuisible aux progrès de l'espèce humaine en corrompant la méthode d'étudier, que par ses effets immédiats. On était si loin d'avoir atteint les anciens, qu'il n'était pas temps encore de chercher à les corriger ou à les surpasser.
Les moeurs conservèrent, durant cette époque, leur corruption et leur férocité ; l'intolérance religieuse fut même plus active ; et les discordes civiles, les guerres perpétuelles d'une foule de petits princes remplacèrent les invasions des barbares, et le fléau plus funeste des guerres privées. à la vérité, la galanterie des ménestrels et des troubadours, l'institution d'une chevalerie, professant la générosité et la franchise, se dévouant au maintien de la religion et à la défense des opprimés, comme au service des dames, semblaient devoir donner aux moeurs plus de douceur, de décence et d'élévation. Mais ce changement, borné aux cours et aux châteaux, n'atteignit pas la masse du peuple. Il en résultait un [115] peu plus d'égalité entre les nobles, moins de perfidie et de cruauté dans leurs relations entre eux ; mais leur mépris pour le peuple, la violence de leur tyrannie, l'audace de leur brigandage, restèrent les mêmes ; et les nations, également opprimées, furent également ignorantes, barbares et corrompues.
Cette galanterie poétique et militaire, cette chevalerie, dues en grande partie aux arabes, dont la générosité naturelle résista longtemps en Espagne à la superstition et au despotisme, furent sans doute utiles : elles répandirent des germes d'humanité qui ne devaient fructifier que dans des temps plus heureux ; et ce fut le caractère général de cette époque d'avoir disposé l'esprit humain pour la révolution que la découverte de l'imprimerie devait amener, et d'avoir préparé la terre que les âges suivants devaient couvrir d'une moisson si riche et si abondante.
[Condo.,
garde]
[Condo., biog.]
[Condo., bib.] [Esq.
Table]
[Esq. Avt-Prop.] [Esq.
1e ép.]
[Esq. 2e ép.]
[Esq. 3e ép.]
[Esq. 5e ép.]
[Esq. 6e ép.] [Esq.
7e ép.] [Esq. 8e ép.]
[Esq. 9e ép.] [Esq.
10e ép.]