DISSERTATION
De la nature des
richesses, de l'argent et des tributs,
où l'on découvre la fausse idée qui règne dans le
monde
à l'égard de ces trois articles (1704)
Le texte qui a été numérisé reproduit celui de l'édition de 1707 collationné sur l'édition Daire. Pour la pagination, le lecteur devra se reporter au Pierre de Boisguilbert ou la naissance de l'économie politique que l'I.N.E.D. a publié en 2 tomes à Paris en 1966.
La table du texte qui figure ci-dessous est celle établie par Eugène Daire pour son édition des Oeuvres de Boisguilbert (Paris, Guillaumin, 1843).
Chapitre I. -- Considérations générales.
Chapitre II. -- De la véritable fonction de l'argent, en tant que monnaie. -- Fausses idées répandues dans le monde sous ce rapport. -- La monnaie fait circuler la richesse, mais ne la produit pas. -- Les métaux précieux ne sont pas nécessairement la matière de la monnaie. -- Comment on s'est passé de l'or et de l'argent et comment aujourd'hui même le crédit les remplace -- Les foires de Lyon, et le commerce fait à l'aide seule du papier.
Chapitre III. -- Classification de l'espèce humaine au point de vue économique. -- De l'importance que la civilisation fait acquérir à l'argent, et des graves inconvénients qui en résultent. -- De quelle manière il déprécie la valeur des véritables richesses, et comment Lycurgue avait tenté de remédier à ce désordre -- Conséquences désastreuses de l'introduction de l'argent dans le monde, par rapport à la perception de l'impôt.
Chapitre IV. -- En quoi consiste la véritable richesse. -- Utilité réciproque que tirent les unes des autres toutes les professions de la vie sociale. -- Tout vendeur doit être acheteur, et vice versa: nécessité, dans l'intérêt général que tout échange profite aux deux parties entre lesquelles il a lieu. -- Ce résultat, de même que le perfectionnement de l'industrie, ne peut être amené que par la concurrence et la liberté des producteurs. -- Importance de l'équilibre proportionnel dans le prix courant des marchandises de toute nature, et des productions de la terre principalement. -- Influence de cet équilibre sur la demande de la monnaie. -- Conséquences désastreuses de l'avilissement du prix des blés.
Chapitre V. -- De la misère et de ses causes. -- Liaison intime de la richesse individuelle avec la félicité publique. -- L'état social étant le premier besoin de l'homme, et le travail la condition nécessaire de l'existence de la société, il en résulte que tout travailleur doit pouvoir vivre commodément dans une société qui ne déroge pas aux lois de la nature. -- Le respect de ces lois, ou la liberté de l'industrie, seul moyen de rendre impuissants les efforts continuels de l'égoïsme pour détruire l'harmonie sociale. -- Quels sont les rapports nécessaires des vendeurs et des acheteurs. -- Danger de méconnaître ces rapports, surtout quand il s'agit des productions de l'agriculture. -- Effets de la préférence donnée à l'argent sur les richesses naturelles. -- Comment ce métal est tour à tour l'esclave ou le tyran de la société. -- De la ruine du crédit et de l'établissement de l'usure. -- Que le prince et le peuple sont ceux qui ont le plus à souffrir d'une mauvaise organisation sociale.
Chapitre VI. -- Des conséquences désastreuses qu'entraîne pour le prince, ou pour l'État, la prépondérance de l'argent sur les richesses naturelles. -- Ce n'est pas avec de l'argent, en réalité, que le souverain entretient les armées de terre et de mer, et rétribue tous les services publics. -- Nécessité de demander à la terre tout ce qu'elle peut produire, et de ne pas refuser des moyens de subsistance aux travailleurs, puisque la richesse, et l'impôt par conséquent, n'ont d'autres principes que la terre et le travail de l'homme. -- Opposition des intérêts du souverain et des gens de finances. -- L'argent bienfaisant et l'argent criminel. -- Le retour aux lois de la justice et de la raison rétablirait immédiatement l'harmonie sociale. -- Double tableau des effets contraires de l'ordre et du désordre économiques. -- Conclusion de ce mémoire.